Description
Laisse le jour nous conduire où il veut.
Laisse-nous descendre, nous dissoudre quelque part entre les enfers
et le firmament.
Laisse-nous glisser sous l’autre côté du miroir, dans l’opalescence,
là où les vivants ont eux aussi leur façon de se défendre en niant tout.
Passé ce terme, comme les choses cessent d’être obscures !
Comme les idées dont on s’éreinte à l’ordinaire font vite bulles en surface.
C’est qu’il n’y a ni désamour, ni vœux exaucés, ni personne pour te dire qui tu es,
dans ces pâleurs, ces transparences inouïes.
Ô la divine souplesse de l’énergie pure ! Ô le serein délire d’être un autre
et pourtant soi plus que jamais !
Ô ma mère ! Il y a longtemps, si longtemps, j’ai nagé comme ça dans ton ventre,
parmi les nymphes et les poissons.
Bernard Caribon