Description
Les états-limites, les borderline, comme les désignent les auteurs anglo-saxons, ont conduit de nombreux psychanalystes à parler d’une “nouvelle clinique”, irréductible à celle des névroses dites classiques. En effet,
les patients borderline n’entrent pas dans le cadre nosographique usuel qui différencie nettement le champ des névroses et celui des psychoses: ils se situent entre les deux, à la frontière, une frontière extrêmement fragile. Ils mettent aussi en question la plupart de nos repaires: le sentiment d’une identité personnelle relativement stable, la séparation tranchée entre l’espace du dehors et celui du dedans, la distinction entre fantasme et réalité. En conséquence, le psychanalyste qui a, comme Harold Searles, une longue expérience des cures de borderline est amené à penser autrement l’interprétation et le silence, le transfert et l’usage qu’on peut, qu’on doit faire du contre-transfert. La technique orthodoxe ne saurait plus avoir cours.