Description
LES IRREDUCTIBLES
Lest Afrikaners cassent les pieds au monde entier. Pas étonnant, le premier d’entre eux était français. Fils de huguenot Henri Bibault, teigneux comme un Gaulois d’Astérix et soiffard pour justifier son patronyme, sème le bazar un jour de marché en 1707, dans le petit village de Stellenbosch près du Cap. Un commissaire le somme de déguerpir. Le jeune homme l’envoie promener, lui et ses lois coloniales hollandaises. « Non, je ne partirai pas, hurle-t-il, je suis un Afrikaner. » Ses descendants, mâtinais de Mallais et de Khoïs, tordent le cou aux néerlandais et imposent l’afrikaans, une langue belle comme une créole. À l’image des Gaulois, les Afrikaners n’arrêtent pas de se chamailler, mais se hérissent n’est qu’un étranger s’immisce dans leur mode de vie. Jamais ils ne sont d’accord. Quand il s’agit de se révolter contre le gouverneur du Cap, ils se lancent de Graaf Reinet et de Swellendam en ordre dispersé. Les irréductibles décident de quitter la colonie, mais certains partent vers le Nord et d’autres entament un trek vers l’est. Tous les Boers veulent un Etat indépendant, mais ils fondent d’une demi-douzaine de républiques avant de se répartir entre l’Orange et le Transvaal.
Georges LORY